Selon le journal allemand Wirtschafts Woche, un salarié de la société auteur du logiciel frauduleux aurait informé la Commission européenne de la tricherie dès 2011. Cette nouvelle information va à l'encontre des propos tenus par Joanna Szychowska, chef d'unité à la Direction générale Marché intérieur, industrie, entrepreneuriat et PME de la Commission européenne à l'occasion d'une table ronde sénatoriale française mi-octobre.
"La Commission a pris connaissance des doutes en 2011 grâce aux travaux du Centre commun de recherche (JRC) et a immédiatement mis en place un groupe de travail, expliquait alors Joanna Szychowska. Mais nous n'avons jamais eu connaissance d'une quelconque trace de fraude chez aucun constructeur. Nous avons simplement dit qu'il n'était pas exclu que le décalage entre les tests et la réalité soient dus à un defeat device".
Pour la députée européenne Karima Delli (EELV – Fr), ces nouveaux éléments renforcent la nécessité de créer une Commission d'enquête au Parlement européen. Suite à une première demande soumise le 27 octobre, le groupe EELV n'avait pas reçu le soutien des autres partis. "La Commission d'enquête devient une urgence absolue et les principaux groupes politiques ne peuvent plus mettre la tête dans le sable, explique l'eurodéputée. Il est crucial que la commissaire [à l'industrie actuelle] Bienkowska ainsi que l'ancien commissaire à l'industrie Antonio Tajani viennent rendre des comptes publiquement devant le Parlement européen".